Les joies d'une routine musicale

LA CHANTEUSE FLORENCE K NOUS PARLE DE L'IMPACT DE LA MUSIQUE AU QUOTIDIEN ET SUR L'HUMEUR DE SES ENFANTS. Par Isabelle Marjorie Tremblay

Florence K a passé son enfance sous le banc de piano de sa maman Natalie Choquette et dans les coulisses des salles de concert. Très jeune, elle est elle-même devenue pianiste et chanteuse professionnelle.

Lorsqu'elle a été mère pour la première fois, tous les matins, elle réveillait sa fille Alice – aujourd'hui adolescente – au son du Buena Vista Social Club. Et maintenant qu'elle étudie à l'université en psychologie, Florence aime observer l'impact que la musique peut avoir sur les tout-petits, surtout depuis la naissance de sa seconde fille, Charlotte, en février 2021. «Je pense que la musique peut certainement aider à calmer les pleurs ou la colère des bébés... en autant que le poupon ne souffre pas de coliques intenses et qu'il hurle par-dessus!» lance-t-elle en rigolant.

«Depuis que Charlotte est née, j'essaie quelque chose de très intéressant et qui semble fonctionner. J'ai choisi une chanson pour chaque moment de la journée, que je lui fais entendre sur une base quotidienne, comme une routine musicale. Quand je chante Au clair de la lune, elle sait que c'est l'heure du dodo. Bolly Bop indique que c'est l'heure de manger. Meunier, tu dors, c'est pour notre promenade en poussette. Ça peut paraître monotone, mais c'est efficace. D'ailleurs, dès que je chante les premières notes, je constate qu'elle sait ce qui s'en vient. La musique devient un marqueur de routine et c'est rassurant pour elle.»

Toutes générations confondues

La chanteuse évoque des études scientifiques portant sur les mantras qui ont démontré que la répétition prolongée d'une chanson a un effet bénéfique, notamment pour apaiser l'esprit et aiguiser la concentration. Ainsi, quand sa petite avait du mal à s'endormir, elle l'a souvent aidée à trouver le sommeil en lui fredonnant des dizaines de fois le même air.

«On le voit même chez les gens atteints d'alzheimer ou de démence: leurs yeux s'illuminent lorsqu'ils entendent certaines chansons. On dirait qu'à mes yeux, c'est un peu la même chose avec les tout-petits: ils n'ont pas le vocabulaire pour exprimer leurs émotions. Je pense que la musique devient pour eux une sorte de langage. Le jeune enfant peut “comprendre” la musique, à sa mesure à lui.»

En fait, Florence elle-même admet se sentir généralement apaisée lorsque la musique résonne sous son toit: «Je ne joue plus beaucoup de musique chez moi, parce que je suis très occupée. J'ai une famille, je travaille, j'étudie! Mais quand ma fille Alice prend place au piano, je relaxe instantanément. On dirait que je connecte le plus organiquement du monde avec elle quand je la vois et l'entends jouer de la musique. Et quand ma petite Charlotte entend sa grande soeur jouer du piano, c'est la même chose: je la sens, elle aussi, se mettre spontanément à l'écoute!» Comme quoi la musique peut également servir de pont entre les générations!